La grande traversée

Lors d’un accouchement, la première personne que l’on rencontre, c’est soi-même.

On se retrouve dans toute notre vulnérabilité. Remontent les peurs, les blessures, les insécurités, les deuils.

On se découvre dans toute notre animalité. Sortent de nous des sons qu’on ne s’était jamais entendu prononcer, et bouge le corps dans un ballet impossible à planifier.

On se révèle dans toute notre force, une force millénaire que tant d’autres ont ressentie avant nous. Cette force est faite de confiance, la confiance que cette douleur est intense mais sans danger.  Cette force est faite de courage, le courage de glisser vers l’inconnu.

La traversée impose son rythme, ses étapes, ses transitions, son temps. Et une fois la dernière vague passée, on est mère… et plus tout à fait la même.

La péridurale augmente la durée de l’accouchement. Vrai ou faux ?

La péridurale prolongerait la durée de l’accouchement de deux heures… L’étude du Dre Yvonne Chenge et ses collègues de l’Université de Californie portait sur 42 268 femmes entre 1976 et 2008.  Il s’agissait de comparer la durée de l’accouchement entre les femmes qui n’avaient pas reçu l’épidurale et celles qui en avaient bénéficié. L’étude mentionne également le fait qu’il y a certains risques reliés à son utilisation comme la chute soudaine de pression artérielle qui peut affecter le bébé. Les résultats sont présentés dans la revue Obstetrics & Gynecology.

Pour en savoir davantage :

http://journals.lww.com/greenjournal/Abstract/publishahead/Second_Stage_of_Labor_and_Epidural_Use__A_Larger.99536.aspx

La position couchée nuit au bon déroulement de l’accouchement!

Selon Dr Bernadette de Gasquet, chaque femme doit pouvoir accoucher dans la position qui lui convient le mieux et sans forcer pour pousser l’enfant. Nombreuses sont les futures mamans qui sont surprises d’apprendre qu’accoucher sur le dos n’est pas un règlement obligatoire de l’hôpital. La majorité des images qui nous viennent en tête lorsqu’on y pense, correspondent à celles de femmes couchées sur le lit. Nous avons donc tendance à penser que cela reste la façon ultime et privilégiée pour mettre au monde. Cela dit, la position gynécologique ne convient pas à toutes et est maintenant pointée du doigt par les experts pour ses effets négatifs tant chez la mère que chez le bébé.IMG_4507
Le collectif Cochrane a récemment apporté la conclusion suivante : la position couchée nuit au bon déroulement de l’accouchement. Le fait de demeurer allongé durant le travail aurait un impact sur l’efficacité des contractions utérines. De plus, l’apport en sang reçu par le placenta en serait diminué. Pourquoi donc le propose-t-on d’emblée la plupart du temps? Chose certaine, cette pratique mérite d’être révisée pour le plus grand bien de la mère et du bébé à naître. Vivement la mobilité durant l’accouchement! Une phase du travail plus courte, moins de péridurale, moins de risques de césarienne, et enfin moins de bébés nécessitant des soins intensifs. Alors mesdames, bougez et surtout suivez votre instinct. Il vous le rendra bien!
Références :
Lawrence A, Lewis L, Hofmeyr G, Styles C. (2013) Maternal positions and mobility during first stage labour. Cochrane Database of Systematic Reviews 2013, Issue 10. Art. No.: CD003934. DOI: 10.1002/14651858.CD003934.pub4

C’est quoi un accouchement…

La poussée est à l’accouchement ce que la pointe est à l’iceberg. Une infime partie au sommet du reste.

C’est long, un accouchement. C’est une série d’étapes, pas toutes douloureuses. C’est de l’attente, une sieste, une jasette, un fou rire, une collation, un silence, un regard profond. C’est des marches dans le couloir, des positions insoupçonnées qu’on adopte spontanément, une respiration qu’on ne se connaissait pas, des sons nouveaux qui aident à la détente. Un accouchement, c’est une rencontre avec la douleur absolument nouvelle. Une douleur qui se présente graduellement et nous laisse du temps pour l’apprivoiser. Une douleur qui, bien qu’elle nous dépasse parfois, n’est pas dangereuse… mais naturelle. Une douleur qui permet à notre bébé de se frayer un chemin jusqu’à nous.

L’escalade d’interventions lors de l’accouchement

Les accouchements sans intervention médicale sont désormais minoritaires en occident. Nous sommes à l’ère du contrôle et de l’efficacité. Pourtant, certaines choses gagnent à ne pas être trop brusquées. La naissance pourrait-elle être de celles-là?

Le jour de la naissance de leur enfant, les parents auront la possibilité de faire des choix. Mais pour choisir, encore faut-il connaître les options qui s’offrent à nous.

Lorsqu’on offre à une femme de provoquer artificiellement son accouchement, lui précise-t-on que ses contractions seront probablement plus douloureuses, plus intenses, plus rapprochées? Que cela pourrait mener naturellement vers la péridurale. Qu’une fois anesthésiée, parfois, le temps de travail augmente. Que les accouchements se terminent plus souvent par l’utilisation de forceps et de ventouse. Cette femme sait-elle qu’elle risque davantage de vivre une césarienne ou une hémorragie post-partum? Est-elle au courant qu’à sa naissance, son bébés pourrait être plus somnolent et éprouver davantage de difficulté à téter?

Comment diminuer nos chances qu’une première intervention médicale ne mène à une deuxième, puis une troisième?  Certaines interventions sont nécessaires et bénéfiques. D’autres mènent vers une escalade… et une diminution du niveau de confiance de la mère en ses capacités de mettre au monde son enfant.

Notre époque et notre situation géographique nous offrent les conditions d’accouchement les plus sécuritaires qui soient. Toutefois, à trop vouloir éviter le pire, n’en sommes-nous pas venu à passer parfois à côté du meilleur?